Porté par les étudiants de 3e et de 5e de l’Athénée Léonie de Waha, ce projet citoyen propose de questionner notre rapport à l’Histoire de la colonisation belge au départ d’un des épisodes les plus sombre de la deuxième moitié du XXe siècle : le génocide des Tutsis au Rwanda. Rwandha (contraction de Rwanda et de Waha) vise à décoloniser nos esprits et nos pratiques pédagogiques en plongeant une communauté scolaire durant un an dans l’histoire du dernier génocide du XXe siècle, au travers de rencontres et témoignages, avec un objectif en tête : présenter un travail artistique tourné vers l’avenir. Le site du projet: https://www.rwandha.com/

Un aspect important de ce projet est le fait qu’il a été mené pendant une année de confinement, marquée par un usage massif du numérique pour dispenser des cours à distance, selon des modalités généralement très peu actives pour les élèves. Or, pour réaliser ce projet, ces élèves ont utilisé toute une série d’outils leur permettant de travailler à distance (logiciel d’écriture à plusieurs mains), de s’organiser à distance (trello, plateforme collaborative Podio), de communiquer à distance (divers outils de visio). On perçoit donc la capacité du numérique à offrir de réelles alternatives de travail dès l’instant où il s’envisage comme un outil au service d’une pédagogie davantage centrée sur le travail de l’élève et sur des aspects plus collaboratifs… même en période d’enseignement à distance.

Une composante du projet était elle-même très numérique et consistait en la conception de diverses figurines modélisées en 3D et imprimées avec des imprimantes 3D au sein de l’école. Les supports de la scénographie ont été conçus quelques années auparavant dans une fabrique numérique via l’usage d’une découpeuse laser et ils ont été reconditionnés pour les besoins de ce projet. Là encore, on distingue les réelles ouvertures qu’offre le numérique à l’égard de pratiques plus standardisées au niveau de leur processus de création.