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Invariant n°3 de Célestin Freinet

Le comportement scolaire d’un enfant est fonction de son état physiologique, organique et constitutionnel.

On a tendance à considérer sans humanité que l’enfant qui travaille mal ou se comporte de façon répréhensible le fait intentionnellement et par malignité.

Certes de telles habitudes sont parfois prises, et nous en supportons les conséquences, ce qui ne veut pas dire que l’enfant soit totalement responsable des tares qui se manifestent en lui.

N’oubliez pas que vous mêmes travaillez avec déficience quand vous avez mal à la tête, mal aux dents, ou que vous avez mal digéré, ou que vous avez faim (ventre affamé n’a pas d’oreille). Vous vous énervez plus facilement quand vous avez échoué dans un travail, que vous vous êtes disputé avec un adversaire plus fort que vous ou que vous n’avez pas pu réaliser un projet qui vous tenait à cœur.

Les enfants sont tout simplement comme vous. En face des déficiences de comportement que vous constatez, essayez de vous demander s’il n’y a pas des causes de santé, d’équilibre, de difficultés de milieu qu’il y aurait d’abord à revoir.

Vous essaierez de les corriger. Si vous ne le pouvez pas, vous agirez du moins avec beaucoup plus de raison et d’humanité, et vous améliorez du coup le climat de votre classe.

Test :

Vous vous appliquez à rechercher les raisons psychologiques, psychiques ou sociales du comportement perturbé de certains enfants (notre pédagogie vous y aidera).

Dans la mesure où vous y avez déjà réussi.  VERT

Vous n’y avez encore réussi que très relativement. ORANGE

Vous réagissez encore en pédagogue traditionnel sans tenir compte des difficultés individuelles de vos élèves. ROUGE

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Balise 23

Prévoyez des difficultés liées à l’usage répété des outils et des écrans

Les écrans et l’état physiologique des enfants

L’intégration du numérique à l’école induit, notamment, d’exposer des enfants à des écrans, à travers l’usage (de plus en plus combiné) du TBI, d’ordinateurs et de tablettes. L’enseignant doit tenir compte du fait qu’un temps d’exposition trop long risque d’avoir des conséquences sur le comportement de certains enfants, sur leur état physiologique, organique et constitutionnel, pour reprendre les mots de Célestin Freinet dans son invariant n°3. Si certaines normes, comme la règle des 3-6-9-12 (Tisseron, 2021), ont été édictées pour orienter le temps d’exposition de l’enfant dans le cadre familial, le professeur, en contexte scolaire, ne dispose pas de telles balises pour réfléchir l’exposition de ses élèves aux écrans.

Cumul d’écrans

Pour bon nombre d’élèves, ces usages scolaires numériques se développent en parallèle d’usages domestiques des écrans parfois très intenses. Ces temps d’écran scolaires et privés s’additionnent car aucun environnement ne s’ajuste en fonction de l’autre. Rarement l’enfant est privé d’écrans à la maison au motif qu’il y sera exposé à l’école. L’inverse est tout aussi vrai.

Par conséquent, sans vouloir quantifier l’impact réel de cette surcharge d’écrans sur le comportement de certains élèves, on peut formuler l’hypothèse que, pour certains d’entre eux, l’écran à l’école est parfois l’écran de trop et que des comportements déficients surviennent en classe en raison de cette surabondance d’écrans. D’autant plus que ce qui est exigé de lui, face à cet écran scolaire, est souvent (et c’est heureux) plus exigeant cognitivement que ses activités récréatives à domicile.

Des mesures correctives

Une fois le trouble de l’enfant recherché et identifié, Freinet invite à mettre en place des mesures correctives qui pourraient relever, dans notre contexte pédagogique, d’une adaptation des pratiques numériques en fonction de l’état physique et émotionnel des élèves. Ces potentiels ajustements semblent particulièrement importants pour certaines pratiques numériques complexes et pérennes, comme la réalisation d’un projet de webjournal scolaire ou d’un blog de classe. Ces pratiques réclament beaucoup de temps et de concentration. Parfois ces projets demandent aux élèves de s’investir en dehors des périodes de cours. L’enseignant qui coordonne ce type de projets doit donc être vigilant et bienveillant face à certaines difficultés comme la fatigue, la lassitude des élèves ou encore l’émergence d’éventuels conflits.

Conclusion

L’exposition aux écrans impacte vraisemblablement l’état physiologique de certains élèves. Si un enseignant n’est pas en capacité de corriger le comportement domestique de ses élèves face aux écrans, il peut proposer, en classe, une éducation au numérique qui mène l’enfant à reconsidérer et réduire, en autonomie, son exposition aux écrans dans la sphère privée. Dans le cadre de projets scolaires ambitieux et pérennes, l’enseignant doit être très attentif à l’état psychologique et physique de ses élèves.

Pour aller plus loin

Le texte de Serge Tisseron présente un cadre normatif focalisé sur le temps d’écran(s) des enfants dans la sphère familiale . L’intérêt ici est de mettre en perspective cette norme avec l’absence complète de norme dans le domaine de l’éducation alors qu’il n’est pas impossible que le dit-enfant passe plus de temps devant un écran à l’école plutôt qu’à la maison…

Tisseron, S. (2021). Les balises 3-6-9-12, un guide des écrans en famille, pour apprendre à s’en servir et à s’en passer. Informations sociales, 202(1), 22‑30. https://doi.org/10.3917/inso.202.0022

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