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Invariant n°22 de Célestin Freinet

L’ordre et la discipline sont nécessaires en classe.

On croit trop souvent que les techniques Freinet s’accommodent volontiers d’un manque anarchique d’organisation, et que l’expression libre est synonyme de licence et de laisser-aller.

La réalité est exactement contraire : une classe complexe, qui doit pratiquer simultanément des techniques diverses, et où on essaye d’éviter la brutale autorité, a besoin de beaucoup plus d’ordre et de discipline qu’une classe traditionnelle, où manuels et leçons sont l’essentiel outillage.

Mais il ne saurait s’agir là de cet ordre formel qui se traduit tant que le maître surveille, par du silence et des bras croisés. Nous avons besoin d’un ordre profond inséré dans le comportement et le travail des élèves ; d’une véritable technique de vie motivée et voulue par les usagers eux-mêmes.

Ce ne sont pas là des mots mais des réalités possibles dans toutes les classes qui s’orienteront vers le travail nouveau. L’ordre et la discipline de l’Ecole Moderne c’est l’organisation du travail .

Pratiquez les techniques modernes pour du travail vivant les enfants se disciplineront eux-mêmes parce qu’ils veulent travailler et progresser selon des règles qui leur sont propres.

Vous aurez alors dans vos classes l’ordre véritable.

Test :

Vous parvenez, avec des techniques complexes de travail, à un ordre vivant. VERT

Le travail n’est pas encore suffisamment organisé pour qu’il puisse se suffire dans cette recherche de l’ordre nécessaire. ORANGE

Les enfants ont encore besoin de l’ordre imposé de l’extérieur. ROUGE

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Ordonnez votre classe numérique

Ordre formel, ordre profond

Cet invariant n°22 de Célestin Freinet se construit autour d’une opposition entre deux manières d’établir l’ordre en classe. Dans un enseignement traditionnel, un ordre formel est imposé, d’autorité (1) , par le maître aux élèves. Dans l’approche pédagogique de Célestin Freinet, les élèves organisent, de l’intérieur, un ordre profond basé sur des règles de travail qu’ils édictent pour les besoins de la concrétisation d’une activité qui fait sens à leurs yeux. L’organisation du travail est donc garante de l’ordre et de la discipline en classe et cette organisation repose sur une responsabilité commune entre l’enseignant et les élèves.

Pour un enseignant qui désire développer des pratiques numériques en classe et éviter une forme d’anarchie, il convient de s’interroger par rapport certains paramètres facilitateurs de cette organisation du travail en classe.

De l’outil à l’usage

Le premier paramètre relève de la capacité des élèves à identifier correctement les activités numériques envisagées. Préciser à des élèves que des tablettes vont être utilisées en classe est souhaitable mais insuffisant. S’ils ne prennent pas connaissance des différents usages prévus, alors il leur sera très difficile de s’organiser correctement. C’est fondamental dans le cadre de pratiques numériques très complexes comme le développement d’un journal numérique, la création de cartes sonores interactives ou des productions audiovisuelles comme des films ou des podcasts. Le numérique intervient mais au travers d’usages précis et variés dont l’élève n’a pas nécessairement conscience avant de démarrer le projet. Un travail important, en matière d’organisation pour ce type de pratiques, est d’amener les élèves à identifier correctement les divers usages numériques prévus et les outils numériques requis.

De l’usage à l’usager

Célestin Freinet parle explicitement d’usagers pour désigner des élèves qui œuvrent à la mise en place d’une technique basée sur un outillage pédagogique. Il est donc essentiel de permettre à chaque élève de se penser comme un potentiel usager du numérique, en capacité de nouer une relation entre lui et l’outil dans le cadre du travail ciblé. Naturellement, comme précédemment précisé, cela nécessite cette perception précise de l’usage du numérique prévu par la pratique pour que cette relation s’établisse, non sur le désir d’utiliser tel ou tel outil, mais plutôt sur la perspective d’un travail personnel avec l’outil. Par exemple, dans le cadre de ces projets numériques relativement complexes, chaque membre de la communauté doit être en capacité de se positionner personnellement par rapport aux activités numériques liées à la pratique. Si certaines activités ne sont pas en relation avec les outils numériques, quels élèves vont les prendre en charge ? Une rotation des rôles sera-t-elle prévue pour que chacun puisse manipuler les outils numériques ?

De l’usager aux habiletés

Permettre aux usagers d’identifier les apprentissages ciblés ou d’éventuels prérequis est une démarche importante pour structurer cette motivation ou cette nouveauté dont parle Célestin Freinet. Chaque élève doit pouvoir se positionner, individuellement, par rapport aux apprentissages potentiels générés par la pratique et organiser la communauté de travail en fonction. Si l’on en revient aux projets numériques plus complexes, on perçoit assez rapidement l’intérêt d’identifier des savoir-faire nouveaux dans le domaine du numérique pour développer la motivation des élèves. De la même manière, cette connaissance des apprentissages ciblés permet aux élèves de mieux définir les tâches de chacun.

De l’anarchie à l’ordre

Pour éviter que les élèves ne se laissent aller quand ils utilisent les outils numériques, il convient donc d’en faire de réels usagers du numérique, conscients des tâches à effectuer et des apprentissages ciblés. Alors ils seront en mesure de structurer une organisation du travail qui permet à chacun de trouver sa place, avec ses moyens et ses fins. Pour le dire autrement, pour inscrire le numérique dans la vision Freinet d’un ordre profond inséré dans le comportement et le travail des élèves, il convient d’amener les élèves à conscientiser très distinctement le travail numérique en question pour qu’ils puissent alors générer l’organisation adéquate au travail. Cette phase d’éveil ou de conscientisation nous semble devoir être un préalable nécessaire dans l’optique de la construction d’une discipline de classe reposant sur le travail des élèves.

Pour aller plus loin

Le texte proposé ci-dessous envisage la notion d’autorité à travers des pratiques de plusieurs enseignants et les conclusions débouchent sur un questionnement autour de deux profils très distincts: les vigilants et les empathiques, deux rapports à l’autorité construits, notamment, à travers l’expérience personnelle des enseignants face à l’autorité.

(1) Hammouche, A. (2016). Les ressources de l’autorité éducative. L’Homme & la Société, 199(1), 109‑144. https://doi.org/10.3917/lhs.199.0109

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