favicon

La taille de votre écran ne permet pas l'affichage de ce site

retournez votre ecran

Invariant n°10 bis de Célestin Freinet

Tout individu veut réussir. L’échec est inhibiteur, destructeur de l’allant et de l’enthousiasme.

Nous insistons tout particulièrement sur cet invariant, car toute la technique de l’Ecole traditionnelle est basée sur l’échec.

Les premiers de la classe réussissent certes parce qu’ils ont des aptitudes particulières, mais aussi parce qu’ils ont toujours de bonnes notes, des Bien et des Très bien, et qu’ils réussissent aux examens.

Mais l’Ecole accable les autres sous l’avalanche des échecs : excès de rouge dans les devoirs, mauvaises notes, « à refaire », cahiers mal tenus… Les observations ne laissent que très rarement à l’enfant le réconfort d’une réussite. Ils se découragent et cherchent dans d’autres voies – répréhensibles – d’autres réussites.

Faites toujours réussir vos enfants. Le tonus de l’enseignement en sera du coup très notablement réhabilité.

Mais, vous diront parents et éducateurs, on ne peut tout de même pas mettre une bonne note à un travail insuffisant, ou féliciter un élève pour un cahier mal tenu.

Oui, mais nous pouvons pratiquer une pédagogie qui permette aux enfants de réussir, de présenter des travaux faits avec amour, de réaliser des peintures ou des céramiques qui sont des chefs-d’œuvre, de faire des conférences applaudies par les auditeurs.

C’est toute la formule de l’Ecole qu’il nous faut changer, et le rôle aussi de l’éducateur qui, au lieu d’être un censeur exclusif saura promouvoir son rôle éminemment aidant.

Test :

Pour une pédagogie de la réussite. VERT

Effort pour éviter l’échec. ORANGE

Pédagogie de l’échec. ROUGE

Menu

Balise 22

Aidez l’élève à réussir à travers la pratique numérique

L’avalanche d’échecs

Cet invariant n°10 bis de Célestin Freinet, sur lequel il insiste tout particulièrement, interroge la notion d’échec scolaire et ses effets sur la démotivation de certains élèves. Transposé au contexte des apprentissages numériques, cet invariant revient à se demander si certaines pratiques numériques ne sont pas susceptibles de provoquer une avalanche d’échecs dans la classe et risqueraient, de la sorte, d’accabler et de démotiver certains élèves moins aptes numériquement. Comment dès lors favoriser une pédagogie de la réussite dans le domaine du numérique ?

Plusieurs pistes nous semblent devoir être prises en compte par un enseignant sur ce chemin de la réussite pour tous.

Fractures numériques

La première piste est d’être vigilant devant les fractures numériques qui peuvent potentiellement impacter les élèves et créer de l’inégalité entre les premiers de la classe et les autres. Si la fracture d’accès tend à se résorber, la manière dont le matériel numérique est utilisé par les élèves à domicile varie significativement selon des critères socio-culturels. Avoir accès à Internet n’induit donc pas automatiquement une capacité à savoir naviguer ou discriminer les informations selon leur fiabilité (Brotcorne & Valenduc, 2009). Plus globalement, il a été scientifiquement démontré que les digital natives ne disposent pas de toutes les compétences qu’on leur attribue arbitrairement (Lardellier, 2017) de par le fait que cette génération est née à une époque numérique. Or, dans le cadre de certains projets numériques tels qu’un blog de classe, il y a fort à parier que les élèves auront à exercer des compétences spécifiques et parfois complexes non nécessairement maitrisées par l’ensemble des élèves de la classe. Il convient donc, pour l’enseignant, d’identifier le niveau réel de compétences de ses élèves en fonction des activités réclamées par la pratique et au besoin les développer.

Identifier les apprentissages évalués dans le cadre d’une pratique numérique

La seconde piste invite professeurs et élèves à identifier ensemble, dès le début de la pratique, ce sur quoi portera l’évaluation certifiée et les modalités afférentes. Reprenons l’exemple d’un blog de classe. Pour mettre en œuvre ce type d’activité, les élèves ont à réaliser, seul ou en sous-groupes, un ensemble de tâches très distinctes : ergonomie, conception et mise en ligne du blog, écriture de posts, choix éventuels d’illustrations, mise en ligne des contenus multimédias, gestion quotidienne ou hebdomadaire du blog, cogestion d’éventuels commentaires. Dans ce panel d’activités, l’enseignant doit définir, avec ses élèves, les éléments sur lesquels portera son évaluation, d’autant plus que les compétences évaluées seront très diverses selon les tâches. Par conséquent, si ce blog peut bien relever de ce travail fait avec amour ou du chef d’œuvre au sens Freinet du terme, il n’engagera la réussite de l’élève qu’à la condition sine qu’anone d’avoir être précis et transparent sur les aspects du projet concernés par la certification.

Le rôle-clé de l’enseignant

La troisième piste suggérée par Célestin Freinet porte sur ce rôle éminemment aidant de l’éducateur. Comme c’est le cas avec le blog de classe, bon nombre de pratiques numériques peuvent permettre à l’enseignant d’être un rouage actif du projet, une cheville ouvrière susceptible de participer significativement à sa réussite. Dans le cadre de notre exemple fil rouge, l’enseignant peut, par exemple, prendre en charge la mise en ligne et la gestion du blog s’il considère que les compétences ciblées relèvent plus particulièrement de l’écriture des différents contenus. En somme, pour reprendre Freinet, il ne serait plus tant question, pour l’enseignant, d’observer le travail de l’élève mais bien d’envisager la portée et l’impact de sa propre participation et de son investissement à la réussite du projet.

Pour aller plus loin

L’article de Lardellier propose un panorama assez complet sur la notion de digital natives en mettant en avant l’impact du niveau socio-culturel des enfants sur le développement de leurs compétences réelles et non supposées en matière d’éducation numérique.

Brotcorne, P., & Valenduc, G. (2009). Les compétences numériques et les inégalités dans les usages d’internet. Comment réduire ces inégalités ? Les Cahiers du numérique, 5(1), 45‑68.

Lardellier, P. (2017). « Y » et digital natives, faux concepts et vrais slogans. Une lecture critique de deux « ressources sûres » de la doxa numérique. Hermès, La Revue, 78(2), 151‑158. https://doi.org/10.3917/herm.078.0151

Path

Voici 10 questions pour déterminer votre parcours. Vous pouvez passer cette étape en cliquant .

En direct du blog

Des travaux d'élèves en lien avec ce module

Path